Adaptation des consommations
A quoi rêvent les classes moyennes ? se demande la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) qui a publié jeudi avec l'Ifop une vaste enquête sur le sujet. La question serait plutôt de savoir quel est leur pire cauchemar. Car les classes moyennes angoissent. Depuis les années 80, elles savent que la progression sociale ne va plus de soi et que le déclassement est possible, mais cette pression psychologique a pris de l'ampleur avec la crise économique actuelle.
L'Ifop définit la classe moyenne par ses revenus de niveau intermédiaire : entre 2.300 euros et 5.300 euros nets, aides sociales inclues. Pour l'économiste Pascal Perri, la classe moyenne se situe entre 18.000 euros et 30.000 euros de revenus par an. Un fossé - en termes d'aspirations et de conditions de vie - sépare ces deux extrémités. Elles ont toutefois eu en commun de consommer pour satisfaire leur désir d'ascension sociale, tirant une bonne partie la croissance du marché intérieur du pays.
Une extrême attention portée aux prix
Qu'en est-il aujourd'hui de leur consommation ? Dans ce contexte de crise, les classes moyennes inférieures comme supérieures portent une extrême attention aux prix. La pression de la globalisation a amené des produits moins chers et a habitué les consommateurs à comparer, relève Jean-Michel Hieaux, vice-président exécutif d'Euro RSCG.
Les classes moyennes adoptent à ce sujet une "attitude schizophrénique", explique encore Jean-Michel Hieaux. Elles demandent des prix d'achat toujours plus bas, et en même temps des rémunérations toujours plus élevées. La conséquence est qu'"elles paient les conséquences en termes salariaux des prix toujours plus bas qu'elles réclament".
Les classes moyennes se tournent également vers le hard discount, qui a servi de levier à leur pouvoir d'achat : entre