Addict à la course à pied
Alcool, cannabis, héroïne, cocaïne, LSD…autant de noms évoquant immédiatement la prise de toxiques et la dépendance. Des études ont démontré qu’en consommant ce type de produits, la production de dopamine (substance fabriquée par seulement 0,3% des neurones du cerveau) augmentait de façon exponentielle.
Mais cette addiction bien particulière n’est pas nouvelle. Ce qui l’est peut-être plus, c’est que le cerveau peut nous conduire à être dépendants et ce, sans prise de substance d’aucune sorte. Une explication s’impose.
Chaque fois qu’il y a désir et plaisir, il y a augmentation de la production de dopamine dans le cerveau : on aime manger ? Dopamine. On aime aller au cinéma ? Dopamine. On aime la musique ? Dopamine. On désire son partenaire ? Dopamine, dopamine, dopamine.
Pourquoi la nature a-t-elle mis en place ce système de régulation du plaisir ? Tout simplement pour participer au renforcement des comportements favorables à la survie des individus, et par voie de conséquence, de l’espèce. Ainsi, sans ce « système dopaminergique » fort agréable, nous ne ressentirions aucun plaisir à nous nourrir, aucun plaisir dans l’acte sexuel : nous serions donc voués à disparaître, tout simplement.
Et quand on court me direz-vous ? Plus on court plus on y prend goût. Et, cercle vertueux, plus on y prend du plaisir plus on court. Et si par malheur on est obligés de rater des entrainements, on se sent mal, on est irascible, on dort mal…. Courir est donc devenu un besoin. Et qui dit besoin dit manque.
Dans les cas extrêmes, on parle même d’addiction au sport : je pense au coureur acharné qui, au fur et à mesure de ses entraînements, en augmente le niveau et le rythme jusqu’à l’épuisement car, comme une drogue, quand la dopamine est là, au bout d’un moment, il faut en augmenter les doses pour en ressentir de nouveau les effets. Peut-on ici parler de cercle