Affaire dreyfus
Une erreur judiciaire qui débouche sur une crise politique majeure
Alfred Dreyfus est un capitaine alsacien juif condamné sans preuves tangibles en 1894 pour espionnage au profit de l’Allemagne. Au terme d’une enquête bâclée, il est dégradé publiquement puis déporté à perpétuité sur l’île du diable en Guyane. Pendant de nombreuses années, seul son frère Matthieu et une poignée d’hommes comme Auguste Scheurer-Kestner (industriel et homme politique mulhousien, patron aux idées républicaines, vice-président du Sénat) ou le journaliste de gauche Bernard Lazare tentent sans succès de faire réviser le procès. En retour, une vague d’antisémitisme se déclenche dans l’opinion. Le vrai coupable, le commandant Esterhazy, est démasqué par le Lieutenant-colonel Picquart. Mais, pour éviter tout nouveau scandale, les républicains au pouvoir mènent une campagne de presse violente pour défendre l’honneur de l’armée et empêcher toute révision. Picquart est muté dans le sud tunisien et Esterhazy est acquitté par le Conseil de guerre en janvier 1898. Emile Zola, convaincu de l’innocence de Dreyfus et révolté par cette injustice, publie à la une de L’Aurore un article intitulé J’accuse adressé au président de la République. L’affaire éclate au grand jour et divise profondément les Français.
L’ « Affaire » a agi comme un vrai révélateur des tensions politiques. La cassure est totale entre les deux camps, chacun prétendant représenter la vraie France : les Dreyfusards, convaincus de l’innocence de Dreyfus, ou heureux de pouvoir critiquer les modérés au pouvoir : socialistes et radicaux (Jaurès, Clemenceau…) intervention d’intellectuels dans la vie politique (Zola, Péguy, Anatole France..)
→ défenseurs de l’individu face à la raison d’Etat
→ fondent la ligue française pour la défense des droits de l’homme les Anti-Dreyfusards convaincus de la culpabilité de Dreyfus, ou défenseurs du pouvoir, de l’armée et des valeurs traditionnelles :
monarchistes,