AFFAIRE DU CHEVALIER DE LA BARRE
Voltaire s'investira au nom de la tolérance religieuse et de la liberté de conscience dans l'affaire du chevalier de la Barre, victime du pouvoir et de l'arbitraire de la justice subsistant au siècle des Lumières.
Le chevalier François-Jean Lefebvre de La Barre, fils de Jean Baptiste Alexandre Lefebvre, chevalier et seigneur de La Barre, et de Claude Charlotte La Niepce est né le 12 septembre 1745 au château de Férolles en Brie. Il est exécuté à Abbeville le 1er juillet 1766 pour avoir chanté des chansons impies (chanson méprisant la religion), et avoir ridiculisé des processions religieuses. Le jeune homme a 18 ans, et doit subir les pires supplices : on lui arrache la langue et on lui coupe la main droite. On peut voir actuellement sa statue dans un jardin, au pied du Sacré-Chœur
L’affaire commence suite à la dégradation, découverte le 9 août 1765, de la statue du Christ s’élevant sur le pont neuf d’Abbeville. Cette statue avait été tailladée à plusieurs endroits par « un instrument tranchant ». Une enquête est menée et les personnes interrogées accusent le chevalier de La Barre et deux « complices », Gaillard d’Etallonde et Moisnel, d’avoir chanté deux chansons libertines irrespectueuses envers la religion et d’être passés devant une procession de Saint-Sacrement sans enlever leur couvre-chef en juillet 1765. Les trois hommes par défi, refusèrent ensuite de s’agenouiller lors du passage de cette même procession. Après dénonciation, une perquisition menée au domicile de La Barre amène à la découverte de trois livres interdits (dont le Dictionnaire philosophique de Voltaire) qui achève de l'accuser.
La Barre est arrêté le 1er octobre 1765 à l’abbaye de Longviller. Le roi de France fût lui-même sollicité, mais peu convaincu des arguments des défenseurs du chevalier, il lui refuse la grâce.
Le 1er juillet 1766 à Abbeville, le chevalier de La Barre fût exécuté et son corps jeté aux flammes avec l’exemplaire du