Afrique histoire
HISTOIRE ANCIENNE
a) Les ateliers de Lagreich, il y a 3500 ans, au Mali
C’est en 1960 que Michel Gaussen trouva à Lagreich une importante civilisation acheuléenne marquée par de véritables champs de bifaces de couleur orange. Un peu plus loin, les éclats de silex qui jonchaient le sol étaient de couleur gris-bleu et manifestement beaucoup plus récents. Le véritable intérêt de cette station néolithique de Lagreich, sur le rive nord de l’oued fossile Ichawan, affluent oriental du Tilemsi, était la présence de plusieurs monticules juxtaposés, constitués d’un amoncellement de déchets de fabrication d’outils en silex. La spécificité du site de Lagreich réside dans le fait que chacun des tas de pièces cassées ou inachevées est spécialisé pour un type particulier d’outil.
Les tas de déchets de fabrication sont répartis sur un espace de 300m sur 200m. Le plus important est large de 80m à la base et haut de 7 à 8m; on y a retrouvé des grosses haches à tranchant rectiligne et des pics. Une petite butte renferme des débris de pièces foliacées à extrémités pointues dont la technique est aussi parfaite que celle des couteaux solutréens ou égyptiens. Une autre contient des dizaines de millers de burins dont on pense qu’ils représentent une étape intermédiaire dans l’obtention de perçoirs utilisés pour le forage des perles en cornaline fabriquées dans un atelier voisin.
M.Gaussen pense qu’il s’agit du plus vaste complexe industriel connu à ce jour dans le Néolithique saharien.
M.Gaussen a découvert dans le secteur de Lagreich dix-sept haches en parfait état répartis en deux tas contigus; d’un coté les grosses (longueur de 21cm) et de l’autre, les petites (longueur de 14cm). Il écrit en 1990 : « Elles sont toutes du même modèle jusque dans les plus petits détails et sont sorties sans doute le même jour de la même main. Etaient-elles à l’étal du fabriquant ou contenues dans deux paquets destinés à quelque envoi ? »
Faisant suite à une production