Agents de sécurités en france
(septembre 2010)
Les agent.e.s de sécurité privée (ADS) sont devenus un groupe professionnel important, dont le nombre n’a cessé de croître depuis la loi de 1983 qui encadre le secteur d’activité. Malgré des divergences et des difficultés de comptage, on estime les effectifs à environ 150 000 à la fin des années 2000. Il est essentiel de préciser ce que l’on entend par « ADS ». Au sens large – qui est celui adopté dans ce papier – ce sont les agent.e.s d’exploitation exerçant une activité de sécurité et dont l’employeur appartient au secteur privé. Ils peuvent donc travailler sur un site public à partir du moment où cette activité est sous-traitée auprès d’une entreprise de surveillance et de gardiennage. Au sens strict, et en tant que dénomination interne à la profession, l’ADS renvoie à quelques postes « de base » parmi l’ensemble des « métiers repères », essentiellement au sein des filières surveillance et distribution. Ces postes, qui nécessitent le moins de formations différentes, sont les moins bien rémunérés[1] et concernaient en 2008, d’après les données de l’Observatoire des métiers de la prévention et de la sécurité, au moins 55 % des individus travaillant dans la sécurité privée (OMPS, 2009 : 54). Au sein de la profession, on distingue donc les ADS des SSIAP (agent.e.s diplômée.s en incendie), des agents cynophiles, etc.
La sécurité privée semble pleinement relever du phénomène d’« émergence de nouvelles activités dont l’utilité sociale est proclamée mais qui demeurent peu formalisées, faiblement structurées, mal rémunérées » (Demazière, Gadéa, 2009 : 436-437). Plus précisément, elles se formalisent pour obtenir une légitimité symbolique auprès d’un certain nombre de décideurs sans que pour autant dans le quotidien de travail, ni même dans les formations aux futurs métiers de la sécurité privée, une quelconque reconnaissance par les effets de cette formalisation ne se