Aggripa d'Aubigné Les Tragiques
Le poète et historien français Théodore Agrippa d’Aubigné nait le 8 février de 1552. Sa mère meurt en le mettant au monde, c’est pour cette raison qu’il se prénomme Agrippa du latin aegre partus (accouchement difficile).
Eduqué dans les idées humanistes et la religion protestante, à l’âge de sept ans il peut déjà lire le latin, l’hébreu, le grec et le français.
Témoin du martyre des suppliciés d’Amboise, il étudie d’abord à Paris, puis en 1565, deux ans après la mort de son père, pour éviter les persécutions, il est envoyé à Genève. Lorsqu’en 1567 la deuxième guerre de religion éclate, il rejoint l’armée protestante. Soldat et conseiller fidèle du jeune roi de Navarre, le futur Henri IV, il prend part à plusieurs batailles Après la conversion d”Henri IV au catholicisme, Agrippa d’Aubigné, resté fidèle à la cause protestante, se met à l’écart. En 1620 il est contraint de se réfugier à Genève où il passe les dix dernières années de sa vie. Il décède le 9 mai 1630.
La plume érudite et véhémente d’Agrippa d’Aubigné nous a laissé un parfait témoignage de luttes politiques et religieuses qui ont bouleversé l’Europe du XVIème siècle. Dans son œuvre la plus célèbre, “Les tragiques”, il exprime sa colère contre les persécutions subies par les protestants.
Poème à citer au cas où :
A l’éclair violent de ta face divine
A l’éclair violent de ta face divine,
N’étant qu’homme mortel, ta céleste beauté
Me fit goûter la mort, la mort et la ruine
Pour de nouveau venir à l’immortalité.
Ton feu divin brûla mon essence mortelle,
Ton céleste m’éprit et me ravit aux Cieux,
Ton âme était divine et la mienne fut telle :
Déesse, tu me mis au rang des autres dieux.
Ma bouche osa toucher la bouche cramoisie
Pour cueillir, sans la mort, l’immortelle beauté,
J’ai vécu de nectar, j’ai sucé l’ambroisie,
Savourant le plus doux de la divinité.
Aux yeux des Dieux jaloux, remplis de frénésie,
J’ai des autels fumants comme les autres dieux,
Et pour moi,