Agrippa d’aubigné (1552-1630)
Personnage insolite par l’ampleur de ses vertus et par la vigueur de ses haines, irréprochable et violent, intransigeant et incorruptible, il ne cessa de combattre pour son idéal politique, tantôt l’arme à la main, tantôt par la plume.
Agrippa d’Aubigné était né en Saintonge en 1552, et reçut une éducation très soignée (il aurait lu les 4 langues à six ans, français, latin, grec, hébreux !). Dès 1568, il s’engage dans la guerre contre les catholiques, à laquelle son père l’avait promis alors qu’il n’avait que sept ans, en lui faisant jurer de venger les protestants exécutés après la conjuration d’Amboise (1560). Une trêve lui permet de composer l’Hécatombe à Diane (sacrifice de 100 vers à Diane Salviati, nièce de la Cassandre que chantait Ronsard), ainsi que la première partie du Printemps ; dans ce recueil varié, d’Aubigné se pose en disciple de Ronsard. Lorsque sa vie de soldat reprend, combattant pour sa foi, il échappe de justesse au massacre de la Saint-Barthélemy (23/08/1572). Il est devenu entre temps le compagnon d’Henri de Navarre. Cependant, en 1593, il rompt définitivement avec Henri IV à qui il ne pardonnera jamais la trahison de son abjuration. C’est par cette rupture que d’Aubigné devient l’âme du parti protestant.
Retiré dans la place forte vendéenne de Maillezais, il poursuit sa plus grande œuvre épique, Les Tragiques, et ce n’est qu’après l’assassinat du roi qu’il publiera l’œuvre, ainsi que son Histoire Universelle, condamnée à Paris en 1620. Cherchant refuge à Genève et à Bernes, il y meurt en 1630 après avoir achevé ses