ah bon
2 Vladimir Poutine a effectivement commencé à en tirer parti très vite, ce qui montre son habileté politique et sa capacité à appréhender les situations. Ces attentats – pour dire les choses brutalement – ont en vérité des conséquences très positives pour la Russie, même si cela va aussi lui poser des problèmes. Elle se trouve réintégrée dans le champ de la politique internationale et dans le champ des puissances, même si elle n’est plus superpuissance. Mais la Russie est désormais un partenaire obligé des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme. On peut dire qu’elle attendait ce genre d’événement pour montrer qu’on ne pouvait pas faire sans elle.
3 Mais la situation est compliquée pour la Russie, car c’est un État qui compte 15 millions de musulmans et dont les frontières méridionales sont – pourrait-on dire – couvertes de musulmans. Tout cela lui pose des problèmes internes et de coexistence. Poutine ne peut pas faire grand-chose et en même temps il a un jeu international à jouer, qui est celui d’une puissance responsable dans ce genre de situation. Sa grande habileté a été de mettre en avant l’intérêt de la Russie dans la lutte contre le terrorisme et non pas contre l’islam. C’est la position anti-Huntington. Pour Vladimir Poutine, ces attentats ne traduisent pas le choc entre deux cultures, mais entre deux conceptions de la vie internationale : celle qui se fonde sur les rapports entre États responsables et celle qui vise à les désorganiser pour établir une autre forme mondiale d’organisation politique.
4 Y. L. – Vous pensez que Ben Laden visait à la désorganisation des États au