Aimer la vérité, est-ce chercher des certitudes ?
Corrigé
Introduction
L’amour de la vérité semble partagé par la plupart des hommes. Qu’il s’agisse de trouver les preuves nécessaires à l’établissement d’une vérité pratique (preuves d’un fait historique, de l’existence de sentiments, preuves d’un crime) ou de penser la cohérence et la validité d’une vérité théorique (vérités scientifiques ou philosophiques), il est nécessaire de progresser dans la connaissance en s’appuyant sur des critères fiables permettant d’atteindre la vérité recherchée. La certitude peut-elle être un tel critère ? En effet, on pense spontanément, lorsqu’on est certain de quelque chose, qu’on est dans le vrai, et l’attachement psychologique et affectif aux certitudes peut sembler être le signe de la possession de la vérité. Aimer la vérité, est-ce alors chercher des certitudes ?
Est-ce que la vérité peut reposer sur les certitudes comme critères nécessaires et suffisants ? Et quelle est la place de telles certitudes dans la recherche de la vérité ? Sont-elles ce dont doit partir celui qui veut la vérité, ce qu’il doit atteindre à la fin, ou de simples indices, éventuellement négligeables, dans son cheminement vers la vérité ? Répondre à de telles questions doit permettre de préciser quelle forme de vérité est attendue dans les différents champs du savoir et de l’agir.
Pour répondre à la question posée, on peut commencer par s’interroger sur la valeur des différentes formes de certitudes. Il y a des certitudes subjectives, qui renvoient à la conviction du sujet (« je suis sûr que j’ai raison »), autrement dit à un fort sentiment d’assurance qui passe en lui-même pour infaillible ; mais il y aussi des certitudes objectives, qui renvoient à une sorte d’évidence extérieure à la conscience du sujet : la vérité paraîtrait en quelque sorte d’elle-même, elle s’imposerait même à un esprit incrédule (c’est ce qu’on prétend lorsqu’on dit que « les faits parlent d’eux-mêmes »). Ces certitudes