Ainara
Lauren suit Diego dans un vestibule dallé de tommettes blanches et noires. Il fait un froid tenace. Et dire qu’on est en été ! Tante Camilla s’active, allume un feu dans la cheminée du salon, disparaît dans la cuisine qui semble à des kilomètres. Le père de Diego déboule, portant Lucie, la petite dernière, sur ses épaules. — Alors, tu en penses quoi de cette baraque, ma jolie ? Lance-t-il à sa nièce. Elle appartient à un copain qui l’a héritée d’un vieil oncle. Il paraît qu’elle a toute une histoire ! D’ailleurs, il y a un tas de photos et de lettres dans le grenier. Tu devrais les regarder avec ton cousin. Mais Diego est déjà en haut de l’escalier, la valise de sa cousine à la main. Il lui fait signe de monter. Lauren remarque que les murs sont fissurés, les tapis usés, les peintures défraîchies. Elle ne peut s’empêcher de penser à qui vivait ici, au début du siècle dernier. Certainement une grande famille avec pleine d’enfants, des gouvernantes, des messieurs élégants, des dames dans de belles robes. Elle n’a jamais vu autant de couloirs, d’escaliers,