Alain kan
Au printemps 1963, il sort son premier 45 tours chez Pathé-Marconi, "Si l'amour" de Bob du Pac et Jean-Louis Chauby, et "Quand tu reviendras" de Michel Jourdan et Danyel Gérard. C'est le début de la première partie de sa carrière, son "époque variétés". A ce moment là, les variétés, ça concernait un trio : l'interprète, l'auteur (des paroles) et le compositeur (de la musique). L'interprète annônait des textes que d'autres lui écrivaient, comme c'est le cas maintenant pour les hommes politiques.
Alain Kan a alors dix-neuf ans, il est souriant et bien coiffé comme un collégien bien sage.
En 1964, trois autres 45tours vont suivre, de la même veine, avec des adaptations françaises de chansons anglo-saxonnes, comme c'était la mode (de Paul Anka, par exemple), dans le style "oui, c'est toi que j'aime...".
En 1968, année charnière pour tant de choses, s'ouvre à Paris, 62 rue Mazarine, dans le quartier latin, le fameux "Alcazar" de Jean-Marie Rivière. C'est un lieu mythique. Comme le veut l'époque, l'Alcazar est un complet bouleversement dans le cabaret et le music hall, avec un jaillissement d'idées nouvelles. On y trouve Régine, Marie-France, Dani, et Alain Kan sous le nom d'Amédée Junior.
C'est aussi à cette époque qu'il commence à écrire ses textes et sa musique lui-même, habitude qu'il ne perdra plus et qui va lui permettre de s'affirmer et de s'éclater bien davantage, et cela de plus en plus. Amédée Junior sort un 45 tours, "Mes stars et moi", paroles et musique d'Alain Kan, chansons créées à l'Alcazar de Paris. Sur scène, il porte canotier, veston, collant à paillettes ou bas résilles et maquillage flashant. Plus tard il confiera à Gai Pied "L'Alcazar m'a marqué. J'étais tout timide, c'est une bonne