Alain, système des beaux arts
Nous allons étudier un extrait du texte d’Alain (XXème), Système des beaux-arts. L’auteur cherche à différencier l’artiste de l’artisan. Pour cela, il donne leurs points communs, et délivre les différences de façon non-explicite. Alain illustre son texte d’exemples et varie ses propos. Cependant, comment l’auteur arrive-t-il à éclairer sa thèse ? Que distingue l’artiste de l’artisan, l’œuvre d’art de l’objet quelconque ?
L’extrait est, en quelques sortes, présenté par la première phrase : « Il reste à dire en quoi l’artiste diffère de l’artisan. ». Cette phrase pose le problème, l’auteur cherchera à y répondre le long du texte ; elle pose de même le thème, c’est une transition entre ce qui était avant et la discussion qui va débuter : c’est une annonce de l’explication qui suit. Le lecteur sait exactement de quoi Alain veut parler, il rentre dans le sujet. Ensuite, l’auteur part sur une définition de l’industrie. « L’idée précède et règle l’exécution » montre que c’est un projet réfléchi et abouti. De plus, cela renvoie à l’idée de machine, « l’exécution » rappelle le mot d’ordre qui se lie à l’idée de robotique. L’industrie apparait ici péjorativement, elle traduit un manque de liberté, la présence de limites. Puis l’auteur fait un rapprochement de l’artisan à l’artiste. En utilisant l’expression « même dans l’industrie », Alain met en valeur le lien surprenant entre le travailleur manuel et le créateur intellectuel. Le point commun est que les deux hommes retravailleront toujours leur œuvre afin d’arriver à ce qu’ils veulent. Ils souhaitent tous deux une satisfaction irréductible. Cependant l’auteur finit la phrase par « en cela il est artiste, mais par éclairs » ce qui traduit une opposition ou une condition de la brièveté du moment où l’artisan est artiste. Néanmoins, Alain reprend par une sorte de reprise de conscience « Toujours est-il… » où il distingue l’ « œuvre mécanique » de l’œuvre artistique. Il