Albatros
Ce poème de Baudelaire est tiré du recueil les Fleurs du Mal, qui dès sa publication en 1857 fit scandale. Baudelaire, né en 1821 et mort en 1867, faisait partie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque. La question de la place et la fonction du poète dans la société a toujours fait réfléchir. Un poète est un écrivain qui compose de la poésie. Certes, mais au-delà de cette définition standard, ce terme évoque une manière de voir la vie, une façon d'appréhender le monde qui se marque par une certaine distance avec le « commun des mortels ».
Pour répondre à cette problématique il faut plusieurs lectures ; à la première nous comprenons que les marins tue le temps avec des albatros, et à la seconde lecture, la personnification et l’exile.
Lecture
Le poète est comparé à un voyageur ailé tombé du ciel et à un roi déchu dans les trois premières strophes. Ce « voyageur » étant l’Albatros. Ce sera dans le dernier quatrain que l’albatros et le poète seront associés, en symbolisant le poète, par une métaphore hyperbolique et une comparaison, de « prince des nuées » (vers 13) aux « ailes de géant » (vers 16). Exilé parmi les hommes, incompris, soumis aux vexations et aux injustices du monde qui l'entoure, la vie de l’albatros apparaît donc comme une parabole qui définit l’existence du poète.
Baudelaire titre l'oiseau de majestueux dans les airs, capable de s'élever là où les autres ne vont pas – mais de ce fait à l'écart des autres hommes, et inadapté au monde quotidien : « Ses ailes de géant l'empêchent de marcher ».
De plus, la société met l’albatros en spectacle tel une bête de foire grâce au champ lexical du théâtre ; « planches » (v.5), « maladroit (v.6), « gauches et veule » (v.9), "comique et laid" (v. 10).
Cette société qui le rejette, il la méprise pour sa bêtise, son pathétisme et ses manières rustres. Avec les termes et le mépris qu'il adresse à la société, ce blâme qu'il fait, on peut