Albert camus et l'ecole
JOSEPH JURT
Le mythe d’Adam Le Premier Homme d’Albert Camus
Originalbeitrag erschienen in: 2002. PEYTEL Gérard (Hrsg.): Mythes des Origines : Eidôlon. Ort: Université Bordeaux-III, 2002, S. 307-316.
Joseph Jurt
Le mythe d’Adam Le Premier Homme de Camus
Le Premier Homme a été le dernier roman d’Albert Camus. Lors de l’accident mortel de l’écrivain, le lundi 4 janvier 1960, on trouvait sa serviette qui renfermait des papiers personnels, des photos, quelques livres dont le Gai savoir de Nietzsche et une édition scolaire d’Othello, son journal et le manuscrit qu’il était en train d’écrire pour lequel il avait déjà trouvé le titre: Le Premier Homme. Ce n’est qu’en 1994 qu’on a publié ce roman inachevé dont seulement la première partie a été rédigée; seulement deux chapitres de la deuxième partie avaient été écrits et la troisième manque totalement. Il s’agit d’un fragment que l’auteur aurait sans aucun doute retravaillé. Ce roman est ainsi devenu le testament de Camus, son ouvrage le plus autobiographique parce qu’il y conjure son enfance et sa jeunesse. Et l’on trouve encore des traces dans le manuscrit qui renvoient immédiatement à la réalité autobiographique; il écrit ainsi par inadvertance « Vve Camus » (p. 189) pour Catherine Cormery ou le nom réel de son instituteur « M. Germain » à la place de M. Bernard (138).1 Si la substance de l’œuvre est autobiographique, la forme ne l’est pas; il n’y a pas de pacte autobiographique. C’est un récit à la troisième personne et les figures ont des noms fictifs. L’Alter ego de Camus s’appelle Jacques Cormery; or Cormery était le nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle. C’est un renvoi implicite à la dimension autobiographique. Si Camus écrit son œuvre à base autobiographique sous forme de fiction à la troisième personne, c’est justement pour lui conférer une dimension qui dépasse le particulier. Brigitte Buffart-Morel pense qu’ici la troisième