SUJET D’IINVENTION

A tous nos morts,
Nous sommes en ce moment dans une periode de joie et de soulagement. Notre ville festive est telle un enfant qui recoit un cadeau. Ce cadeau est la fin de longs mois de souffrances et de deuils pour nos proches: amis, familles et inconnus. Cependant. nous ne vous oublierons pas, vous, Oranais qui avez tant souffert jusqu’au plus profond de votre chair, de votre ame. Vous n’etes plus parmi nous aujourd’hui mais vous etes dans chacune de nos pensees a tout jamais. La vie comfortable dans laquelle nous vivions s’est ecroulee afin de laisser place a une dure realite. Une realite dont nous questionons le sens. Je vous ai entendu, tous, Oranais vivants ou morts, rejeter l’existence de Dieu et meme certains les principes de notre humanite. Nous sommes devenus une collectivite d’individus perdus dans une abime de souffrance.
Notre devoir est de ne pas oublier! Un nombre incalculable d’etoiles dans le ciel nous regardent maintenant. Elles brillent pour nous, elles brillent afin que nous les regardions et reviendront chaque soir comme une mere qui embrasse son enfant avant de le coucher. On ne peut ignorer la Nature.
Matyres de la peste! Vous, aujourd’hui ensevelis! Vous avez porte votre croix jusqu’au bout mais vous vous etes battus en vain. Vous vous etes battus contre un mal, un mal qui aujourd’hui se dit disparu mais le bacille de la peste est et sera toujours present. Il sera present dans nos maisons, nos familles, nos esprits, nos coeurs. Il ne disparaitra jamais. Je souhaite plus que tout l’oublier aussi, mais ce mal m’a appris une chose: l’homme est vulnerable; son bonheur fragile et sa vie ephemere. Tout n’est que un eternel recommencement. Je suis fatigue de ce mal qui ne cesse d’apparaitre et de disparaitre a son gre. Je suis fatigue de l’oubli des hommes. Pourquoi sommes nous si fragiles? Les hommes s’interrogent parfois mais le monde demeure muet, indifferent et les hommes oublient.
C’est pourquoi, je suis devant vous