Albert camus
I - Le Soleil, un actant essentiel
Le Soleil est pour ainsi dire le troisième personnage de cet extrait, il domine le texte et est omniprésent tout a long de cet extrait. Il y a d'ailleurs répétition 5 fois du mot soleil.
A - Le soleil, une présence hostile
Tout au long de l'extrait, la chaleur intense se fait ressentir comme en témoignent les termes : « brûlure », « brûlante » « un souffle épais et ardent » « pleuvoir du feu »
-> Le Soleil est assimilé à un véritable brasier.
De plus, il y a multiplication d'hyperboles épiques. On quitte le réalisme pour glisser vers l'univers du mythe, univers dans lequel les éléments peuvent être dotés d'une puissance, d'une volonté maléfique, d'une pensée propre.
=> Par sa présence doublement hostile, le soleil exerce une emprise à laquelle il est impossible d'échapper. Meursault le dit clairement :
« je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas ». Il ne peut que ressentir ses terribles effets. Pour Meursault, qui est un personnage extrêmement sensoriel, il ne peut que ressentir de façon extrêmement intense cette force qui pèse sur lui.
B - Le soleil, une source de souffrance
Meursault exprime son malaise par les termes tels que « Me faisait mal », « je ne pouvais plus supporter », « m'atteignait », « douloureux ». Ce malaise va d’ailleurs jusqu'à l'idée d'une agression avec trois images qui assimilent l'éclat de la lumière à une « lame », « un glaive » et à « une épée ». Ce caractère agressif de la lumière est renforcé par des verbes qui expriment une action instantanée et brutale : « giclé », « jaillit ».
Cette souffrance devient une véritable torture : « rongeait », « fouillait ».
De plus, il y a la souffrance que produit la sueur : elle est évoquée deux fois directement : « la sueur amassée dans mes sourcils », « J'ai secoué la sueur » et une fois pas le biais d'une métaphore « ce rideau de larme et de sel ».
« J'ai secoué la sueur et le soleil » =>