Fiche de Lecture, Albert THIBAUDET «Les Idées Politiques de la France», 1932 ! ! Dans cet ouvrage, Albert THIBAUDET cherche à dresser à la fois une sorte de cartographie du paysage politiques français au début des années 1930 et à expliciter les courants d’idées politiques dominants. Ceux-ci sont groupés en familles d’idées politiques qui apparaissent sous leur forme actuelle après 1815. Il faut noter que ces dernières correspondent bien plus à des «systèmes d’intérêts» que des partis politiques distincts. D’ores et déjà, signalons deux choses qui ressortent de la lecture du livre: tout d’abord l’Affaire Dreyfus a constitué un point capital pour l’évolution de toutes les familles politiques, puis il semble s’opérer une tendance générale pour un «mouvement vers la gauche des partis» qu’Albert THIBAUDET qualifie de «sinistrisme». ! Ainsi l’auteur distingue six «familles d’esprits politiques» que l’on peut regrouper sommairement dans la classification «gauche/droite» -qui elle-même apparait dans le langage politique français dans la première moitié du XIXème siècle. D’un côté, les «idées de droite» recouvrent les familles Traditionaliste, Libérale et Industrialiste tandis que les «idées de gauche» s’expriment à-travers les familles Jacobine et Socialiste. Entre ces deux pôles se situe la famille Chrétienne-Sociale, qui, si elle possède un fort héritage de droite, «démarre vers la gauche».

! Parmi les «idées de droite», l’idée d’une continuité et d’une jonction nécessaire entre passé et présent s’incarne dans ce que l’auteur appelle une «doctrine d’héritiers» qui se fait corps dans la famille Traditionaliste. Il s’agit «d’un mode de pensée, une règle d’action, une attitude politique qui tiennent l’imitation et la continuation du passé pour un bien en soi» qui se caractérise par trois points essentiels, tout d’abord dans la relation qu’il entretient avec la littérature, puis son «déclassement politique» au début du XXème siècle dont découle nécessairement sa mutation