Alcool et solitude
Le processus qui nous mène à l'alcoolisme n'est qu'une suite de solitudes.
Chacun de nous consomme ou a consommé de l’alcool. Personne ne peut échapper à sa rencontre.
Cette rencontre se fait au gré de l’histoire de chacun.
Les conduites d’alcoolisation ne se réduisent pas au seul produit alcool, de nombreux facteurs externes et personnels y contribuent.
Il traine dans nos discours une erreur grave : supprimons la cause et l’effet disparaîtra.
Allons chez un psy, rendons nous dans une association, recherchons en nous-mêmes les dysfonctionnements et la dépendance disparaîtra.
Comme communément il est dit : »si c’était comme ça, ça se saurait !! ».
Ces réflexions peuvent permettre de dépasser la notion de dépendance comme seule rencontre physique avec l’alcool, pour parler d’une rencontre « subtile », « intime », une relation solitaire entre l’alcool et nous, rencontre très peu souvent relatée.
L’ivresse des débuts nous est très personnelle, indicible à l’autre. Sauf à émettre des phrases toutes faites mais l’ivresse vécue dans sa splendeur nous fait émerger de l’inconscient des désirs qui s’ils étaient relatés seraient insupportables pour nous-mêmes.
Là se trouve une partie de la rencontre intime, rencontre solitaire.
Se succèdent les contacts avec l’alcool, les fêtes de famille, les virées avec les copains, les pots au bureau…
Rencontres largement recherchées pour éviter une solitude, s’inscrire dans la dynamique de la société ambiante, ceci se faisant bien sûr dans la banalisation du produit.
Mais, relèvent-on quelque part les souvenirs des effets intimes, positifs ou négatifs, du premier verre et des expériences qui suivent ?
Peut-être dans certains ouvrages littéraires, je pense au livre de Vimal « Dans l’alcool ».
Quel tout jeune abstinent n’a pas reçu le conseil d’éviter ces occasions, de se défier des « situations à risque », de ne plus approcher le produit qui, à ce moment, est