Alexandre soljenitsyne
Analyse Ce court roman, écrit dans un style sobre et épuré, reprend la plupart des thèmes chers à Soljenitsyne : le goulag, l'évocation de la Russie profonde avec son fatalisme, son héroïsme et sa bassesse. L'humour n'est pas absent de ce roman : malgré les privations, le froid sibérien, la maladie, les vexations endurées toute la journée, Choukhov a réussi à grappiller un morceau de pain supplémentaire, ce qui l'amène à cette conclusion :
Une journée de passée. Sans un seul nuage. Presque de bonheur.
Des journées comme ça, dans sa peine, il y en avait, d'un bout à l'autre, trois mille six cent cinquante-trois.
Les trois de rallonge, c'était la faute aux années bissextiles.
Résumé Choukhov (CH-854) a été condamné à la déportation en camp de travail pour « trahison de la patrie » (accusation forcée d'espionnage) car il a été fait prisonnier au cours de la Seconde Guerre mondiale par les Allemands. Bien qu'il ait été condamné à 10 ans, Choukhov sait qu'à l'instar des autres bagnards, il ne quittera vraisemblablement pas le camp vivant.
Le livre s'ouvre sur le réveil de Choukhov, malade. Pour avoir rejoint les autres en retard, il est contraint de nettoyer le sol du corps de garde. Sa punition effectuée, il se rend au dispensaire pour y chercher des soins. Le médecin ne peut pas l'exempter car il a déjà dépassé son quota quotidien d'arrêts de travail, et renvoie Choukhov au travail. Choukhov appartient au 104e peloton de travailleurs, composé de 23 hommes et d'un chef à qui les prisonniers doivent