Alfred de musset
Né sous le Premier Empire, le 11 décembre 1810, Alfred de Musset appartient à une famille aristocratique, affectueuse et cultivée, où l'on a le goût des lettres et des arts. Il prétend avoir pour arrière-grand-tante Jeanne d'Arc (son ancêtre Denis de Musset ayant épousé Catherine du Lys) et être cousin de la branche cousine de Joachim du Bellay1,2.
Son père, Victor-Donatien de Musset-Pathay , est un haut fonctionnaire, chef de bureau au ministère de la Guerre, et un homme de lettres né le 5 juin 1768 près de Vendôme3,4; aristocrate libéral, il a épousé le 2 juillet 1801 Edmée-Claudette-Christine Guyot-des-Herbiers5, née le 14 avril 17806. Le couple a eu quatre enfants : Paul-Edme, né le 7 novembre 1804, Louise-Jenny, née et morte en 1805, Alfred, né le 11 décembre 1810 et Charlotte-Amélie-Hermine, née le 1er novembre 18197.
Son grand-père était poète, et son père était un spécialiste de Rousseau, dont il édita les œuvres. La figure de Rousseau joua en l'occurrence un rôle essentiel dans l'œuvre du poète. Il lui rendit hommage à plusieurs reprises, attaquant au contraire violemment Voltaire, l'adversaire de Rousseau. Son parrain, chez qui il passait des vacances dans la Sarthe, était l'écrivain Musset de Cogners.
En octobre 1819, alors qu'il n'a pas encore neuf ans, il est inscrit en classe de sixième au collège Henri-IV8 – on y trouve encore une statue du poète -, où il a pour condisciple et ami un prince du sang, le duc de Chartres, fils du duc d'Orléans9, et obtient en 1827 le deuxième prix de dissertation latine au Concours général. Après son baccalauréat, il suit des études, vite abandonnées, de médecine, de droit et de peinture jusqu'en 1829, mais il s'intéresse surtout à la littérature. Le 31 août 1828 paraît à Dijon, dans Le Provincial, le journal d'Aloysius Bertrand, Un rêve, ballade signée « ADM ». La même année, il publie L'Anglais mangeur d'opium, version française de Confessions of an English Opium Eater, de Thomas de Quincey