Alfred de musset
(Se référencer au Lyrisme)
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaité;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en était déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Le sonnet Tristesse a été découvert un matin de l'année 1840 par un ami de Musset, Alfred Tattet, sur la table de chevet du poète, qui avait hâtivement crayonné ces vers sur le papier pendant une insomnie. On ne saurait trouver un témoignage plus direct et plus émouvant sur son âme douloureuse que cette confidence à peine murmurée en une heure d'abattement. Le poème. Premier quatrain. Quelques mots très simples désignent les biens que le poète déprimé pense avoir définitivement perdus.Sa force et sa vie, d'abord; il faut entendre : « sa force vitale ». Après sa grande douleur d'amour, il s'était senti l'énergie nécessaire pour réagir; dans La Nuit d'août, il clamait sa volonté de renaître aux joies de l'existence, à l'exemple de la nature sans cesse renouvelée; dans La Nuit d'octobre, il prêtait le serment d'oubli « Par la puissance de la vie, / Par la sève de l'univers »; aujourd'hui, s'il se sentait encore en humeur de chercher des images symboliques, il se comparerait peut-être à une plante dont la sève s'épuise.La libération consiste essentiellement dans l'emploi des octosyllabes (sonnet irrégulier) et des enjambements.Tout d'abord, le poème Tristesse d'alfred de Musset est en effet un sonnet (2 quatrains et 2 tercets).La tristesse traduit le sentiment de la tristesse. Dans le poème la tristesse fait référence à la solitude et à l'isolement de l'auteur. En effet les anaphores traduisent une insistance.Dans ce poème Musset dit qu'il a perdu sa force, sa gaieté,