Alfred de vigny
Son père est un ancien officier vétéran de la guerre de Sept Ans, âgé d'une soixantaine d'années et quasiment infirme lorsqu'Alfred vient au monde. Sa mère, âgée d'une trentaine d'années, a déjà donné naissance à trois enfants, tous morts en bas âge. Alfred incarne le dernier espoir de continuer la lignée.
En 1799, après la fin de la Révolution, les Vigny quittent Loches et s'installent à l'Élysée-Bourbon, alors divisé en logements privés. Alfred, dès son plus jeune âge, suit une éducation exemplaire, dirigée par sa mère, suivant à la lettre les préceptes de L'Émile : bains glacés, régime sec, exercices physiques, notamment escrime et tir, enseignement des mathématiques, de la musique, de la peinture. Il est l'âme du foyer, objet d'une affection tyrannique. Les murs de l'appartement sont recouverts de portraits de l'enfant. Son père lui fait embrasser la croix de Saint-Louis chaque soir avant de se coucher.
En mars 1804, Napoléon ayant fait don de l'Élysée à Murat, les Vigny déménagent 1, rue du Marché d'Aguesseau[3], puis ultérieurement au 68, rue du Faubourg-Saint-Honoré[4]. En 1807 on l'envoie au collège Hix, rue Matignon, où ses bonnes manières et ses excellentes notes lui attirent l'hostilité de ses camarades. Il y expérimente la solitude. Au lycée Bonaparte, il prépare avec sérieux mais sans enthousiasme Polytechnique. Après la chute de l'Empire, il est affecté le 6 juillet 1814 à la première Compagnie rouge, celle des gendarmes du roi, avec le grade de