Alice in Wonderland.

When by the water we drink to the dregs
Look at the stones on the river bed
I can tell from your eyes
You've never been by the riverside.
Agnes Obèl, Riverside.

Boum boum.
Alice pleure. Alice crie. Alice a peur.
Alice est enfermée dans cette cave. Il fait froid, le sol est humide et il n'y a aucune lumière. Aucune présence. Rien que de l'obscurité, de la froideur et de l'exiguïté.
Alice a souvent rêvé qu'elle était poursuivie ou cloîtrée dans une pièce. Dans ses rêves, elle devait fuir, se cacher mais était toujours rattrapée, retrouvée. Elle ne parvenait pas à s'échapper. Elle ne comptait plus les nuits où elle s'était réveillée, échevelée et terrifiée, en sécurité dans son lit. Au chaud, chez elle. Avec ses parents à côté.
Boum boum.
Combien de temps ? Quelques jours, semaines ? Alice ne sait pas. Tous ses souvenirs commencent à s'effacer. Sauf un. Un seul reste. Un seul est là et ne part pas.
Ce jour là, elle rentrait de l'école. Elle était fière d'avoir eu la meilleure note de sa classe en dictée. La maîtresse l'avait félicitée. Le vent soufflait et les feuilles tourbillonnaient. Il faisait un peu froid, dehors, mais elle avait son nouveau manteau, celui avec de la fourrure sur la capuche. Il n'y avait pas beaucoup de monde dans la rue. Elle avait emprunté le raccourci, celui qui lui faisait un peu peur mais grâce auquel elle était chez elle plus tôt. Ce qui lui faisait peur, c'est qu'elle devait passer devant une ruelle, toujours sombre quand elle rentrait de l'école. Comme toujours, elle avait vérifié s'il y avait quelqu'un derrière elle, une vieille habitude de sa petite enfance, quand son père la poursuivait dans le noir en lui faisant croire qu'il était un loup-garou. A chaque fois il la rattrapait et la faisait sauter en l'air, et elle riait aux éclats. Mais depuis, chaque fois qu'elle passait devant un coin sombre, elle regardait derrière elle. Simplement pour vérifier. Elle était passée devant la