Dans son livre intitulé Zoli, l’auteur Colum McCann souligne «qu’il y a des choses de l’enfance que seule l’enfance connaît» . Cette citation permet de réaliser que chaque enfant a sa perception du monde et sa propre histoire à raconter. Deux romans reprennent cette idée en illustrant des personnages principaux qui racontent les émotions qu’ils vivent lors événements difficiles. Dans le roman de Dai Sijie, Balzac et la petite tailleuse chinoise paru en 2000, le narrateur raconte son expérience en tant que jeune rééduqué de la Révolution culturelle en Chine. Le roman Allah n’est pas obligé publié en 2000 et écrit par Ahmadou Kourouma est l’histoire du jeune Birahima qui conte son quotidien parmi les enfants-soldats africains. Les émotions ressenties par les protagonistes peuvent être éprouvées alors qu’ils sont témoins ou victimes de situations pénibles. Les auteurs Sijie et Kourouma ont su peindre le portrait de personnages qui ressentent des émotions autant similaires que contraires lorsqu’ils sont observateurs ou victimes d’événements difficiles.
Avant tout, ils existent des similitudes et des oppositions quant aux émotions éprouvées par les narrateurs lors d’événements difficiles que d’autres ont subi. Tout d’abord, les émotions vécues par les personnages principaux des romans Balzac et la petite tailleuse chinoise et Allah n’est pas obligé se ressemblent, car ces jeunes ont de l’empathie face aux évènements tragiques se déroulant dans la vie de leur entourage. Par exemple, dans le roman de Dai Sijie, le narrateur, le meilleur ami de Luo, comprend la peine et la colère que celui-ci a pu éprouver suite à l’arrestation brutale et injuste de son père dentiste par les gardes de la Révolution culturelle. En effet, le jeune homme déclare:« [...] je sentis soudain des larmes couler sur mon visage, et je réalisai combien j’aimais ce vieux voisin, le dentiste.». Même s’il ne possède aucun lien de parenté, le narrateur, en pleurant, montre de l’empathie pour Luo.