Allégorie de la CaverneElevesanalyse
1) La caverne. Platon met en scène la condition immédiate de tous les hommes, celle par laquelle nous commençons tous. Cette condition est métaphoriquement celle d’un prisonnier d’une caverne. Dans ce temps (mais les hommes peuvent fort bien en rester là), nous tenons pour vrai, pour normal, ce dont nous avons l’habitude et qu’on nous a toujours répété. Et nous en parlons entre nous, nous échangeons nos opinions, nous émettons constamment des avis sur la base de ces conversations, des sensations immédiates de notre corps, des certitudes ou évidences immédiates dont nous ne sommes pas en mesure, le plus souvent, de questionner la valeur. Notre rapport au réel dépend de notre langue, de notre milieu culturel, de notre groupe social et des habitudes qu’on y a, des représentations que nous nous en faisons, qui nous servent de monnaie d’échange dans les rapports humains. Nous n’avons pas spontanément conscience que nos représentations, nos jugements, nos valeurs sont fabriqués, convenus, sont le résultat de conditions qui nous échappent : même le sentiment que chacun a de soi et de ses voisins baigne dans cette sorte de pénombre. Mais nous les revendiquons comme des pensées personnelles, témoignant par là de notre méconnaissance de ce que penser veut dire. Notre rapport à nous-mêmes est tout aussi imaginaire que notre rapport au réel. Ici nous tenons spontanément pour vrai ce qui est vraisemblable et ce qui est vraisemblable est d’abord simplement ce qui est habituel et consensuel. La caverne symbolise cette aliénation de l’esprit qui lui fait prendre pour un véritable savoir ce qui n’est que de la croyance ou de l’opinion. Platon appelle doxa le type de discours qui règne dans la caverne. Il lui oppose le principe d’une autre forme de connaissance : la connaissance intelligible par rapport à la connaissance sensible, la science par rapport à l’opinion. Mais pour s’affranchir du pouvoir des opinions une transformation