Aménagement du territoire corse
Le développement d’un espace donné, qu’il s’agisse d’un pays ou d’une région, se fait souvent au détriment de l’environnement (cf la « marbellisation » en Espagne), le paysage est défiguré, la pollution s’invite. La Corse, aux mille kilomètres de côte pour l’instant très bien préservés, et bénéficiant de spécificités institutionnelles, peut-elle se développer tout en espérant conserver son patrimoine qui lui vaut le surnom « d’Île de Beauté » ?
Le statut de Collectivité Territoriale confère à la Corse un pouvoir que le simple statut de région ne lui accorderait pas. La CTC est composée d’une Assemblée, d’un Conseil exécutif ainsi que d’un Conseil économique et social (CESC). Cette organisation unique en France permet à la Corse de prendre des mesures qui lui sont spécifiques, le pouvoir de « piloter » des projets qui lui sont propres, comme le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (ou PADDUC), lequel vise à orienter le développement économique, culturel mais aussi social de l’île, lui permettant de se rattraper. Le PADDUC comprend ainsi dans son programme la localisation des grandes infrastructures, la valorisation des ressources énergétiques, l’aménagement des transports et loisirs et autres équipements.
Toutefois, la plupart des principaux intéressés, c'est-à-dire les corses, s’opposent à ce PADDUC, accusé de reposer essentiellement sur une activité touristique concentrée sur le littoral (favorisant les emplois « jetables » de saison), ne pas tenir ses promesses sur le plan social et de compromettre l’avenir de centaines d’espaces remarquables, qui seraient alors exposés à l’urbanisation. Les corses craignent donc que leur île ne soit défigurée au profit du tourisme comme l’a été Marbella, station balnéaire d’Espagne, victime de la bétonisation qu’on pointe déjà du doigt à Favona, hameau littoral pour lequel sont prévus 175 logements touristiques.
La Corse