Analise de "la femme aveugle" de paul strand
-Le cadrage de l’image est serré, focalisant le regard du spectateur au sein du cliché. De plus, l’arrière plan est obstrué par un mur qui accentue l’extrême frontalité de l’image et achève d’autonomiser la représentation, essentiellement centripète, de tout contexte à l’entour.
-Devant le mur de pierres, la silhouette de la femme constitue une masse imposante et sombre où se détachent nettement, par un violent effet de contraste, trois zones plus claires. De haut en bas : la forme allongée de la tête encapuchonnée à laquelle répond, juste en dessous, l’ovale couché d’une petite plaque de fer blanc gravée et, enfin, omniprésent, l’écriteau d’une blancheur immaculée sur lequel on peut lire « BLIND », « aveugle ». Ces cinq lettres (nous) renvoient directement au visage sévère de la vieille femme et, précisément, à son regard, éteint, et à ses yeux. L’œil droit, presque fermé, laisse entrevoir une pupille morte, dévitalisée, tandis que le gauche, demeuré ouvert, montre une rétine qui, en son éclat, rappelle la petite plaquette de métal. Dans le coin extérieur de l’œil gauche, la bille noire du cristallin décentré semble regarder sur le côté –chose impossible à moins que la prétendue non-voyante soit borgne–, suggérant tout de même un « ailleurs » de l’image, hors-champ.
-Blind Woman est le titre de ce portrait photographique représentant, comme son nom l’indique, une femme aveugle. Le handicap est perceptible mais, comme pour souligner à nos propres yeux son infirmité visuelle, le panneau signale, en l’indexant par un texte –un signe