Analuse pape innocent
Gilles Deleuze, Francis Bacon. Logique de la sensation, éd. La différence, 1984, in Pierre Sterckx, Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, Beaux-Arts éditions, 2009, page 244, 245.
Le cas spécial du cri est le cas du débordement intérieur. Le plus haut objet de la peinture, c’est l’intériorité, la déviance et le débordement de l’intériorité. Le cri est une projection sonore et physique d’une intériorité : le cri correspond au plus haut objet de la peinture lorsque la projection est la plus forte et l’emporte sur les sensations lors d’une perception. Car la perception mélange sensation externe et projection de l’intention ; mais le cri correspond au déséquilibre lorsque les projections, lorsque le spectacle l’emporte sur les sensations. La vie de l’esprit est faite de spectacles et de projections qui l’emportent sur les sensations : une « déclaration de foi dans la vie » au cours de l’évolution des espèces. Bacon distingue deux violences, celle de l’horreur du débordement des sensations et celle du spectacle qui déborde les sensations. Dire qu’il faut renoncer aux horreurs est une espérance dans la vie de