Analyse affaire des vols d'ordinateurs
Trois ordinateurs appartenant à des journalistes du Monde, Mediapart et Le Point ont été dérobés durant le mois d’octobre. Les victimes de ces vols ont un point commun : tous les trois enquêtent sur l’affaire Bettencourt, sombre affaire impliquant plusieurs membres du gouvernement français, dont le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy. Dès lors, on peut naturellement se demander si le pouvoir a un rapport avec ces vols d’ordinateurs.
Les vols d’ordinateurs, une entrave à la liberté de la presse parmi d’autres.
N’ayant pas grand-chose à craindre des organes judiciaires, la vraie menace pour le pouvoir ce sont les médias. Et ça il l’a compris depuis bien longtemps.
Journal satirique, Le Canard Enchainé affirme ainsi dans son édition de mercredi que Sarkozy commanditerait des opérations d’espionnage de journalistes, au patron des Renseignements intérieurs, Bernard Squarcini. Le lendemain, le site Mediapart en rajoute une couche, accusant Claude Guéant, bras droit du Président Sarkozy, d’avoir piloté ces opérations illégales.
L’Elysée dément, dénonçant des allégations « complètement farfelues », tandis que le ministre de l’Intérieur s’insurge : « La DCRI, ce n'est pas la Stasi ou le KGB… De leur côté, Claude Guéant et Bernard Squarcini ont d’ores et déjà annoncé leur intention de porter plainte pour diffamation. Mais quid de l’affaire des vols d’ordinateurs ? Le gouvernement joue là la carte de l’ignorance, ne daignant même pas condamner ces vols. Une inertie étrange, alors que le pouvoir est d’ordinaire prompt à réagir sur des sujets parfois bien moins importants…
Pourtant, les soupçons le liant à ces vols sont forts. Car le pouvoir a tout d’un coupable : un mobile et des précédents plus ou moins prouvés, d’entraves à la liberté de la presse. Mais dans un pays où le sommet de l’Etat semble aujourd’hui opérer une mainmise sur les différents organes de la démocratie, on ne se fait pas trop de souci pour « la bande