Analyse article crise subprime
Comment la cupidité des banques commerciales, des banques d'affaires et des assureurs a transformé la crise immobilière américaine en une crise bancaire mondiale.
La finance est folle. Ou plutôt la finance libéralisée, celle qui pense que les banques et les investisseurs sont toujours des gens raisonnables dont il n'est pas nécessaire d'encadrer, et sérieusement, les comportements. Les facteurs à l'origine de la crise des subprime, comme la semaine insensée qui a vu s'effondrer le mois dernier les plus prestigieux établissements, tout montre qu'une économie ne peut être saine quand les marchés financiers connaissent un développement incontrôlé. Car cela se termine immanquablement en dérapage. Et c'est la croissance et l'emploi qui finissent toujours par en payer le prix le plus lourd. Retour sur une crise sans fin et sur ses conséquences possibles.
1 Aux origines de la panique
Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France et ailleurs, les banques sont secouées depuis plus d'un an par une crise qui n'en finit pas. Juste retour des choses, puisqu'elles en sont parmi les principales responsables. Rappelons le contexte: avec la forte montée des excédents commerciaux de la Chine et des pays pétroliers, l'économie mondiale se retrouve depuis plusieurs années avec une épargne abondante qui cherche à se placer un peu partout dans le monde. Exactement dans le même temps, après l'éclatement de la bulle Internet en 2000 et le fort ralentissement américain de 2001, Alan Greenspan, l'ancien patron de la Fed, mène une politique monétaire très favorable à la croissance avec des taux d'intérêt très bas. De l'argent à profusion et pas cher à emprunter: il n'en fallait pas plus aux investisseurs pour se dire que la période était bonne pour jouer gros sur le tapis du casino financier mondial. Il fallait juste trouver sur quoi miser. Ce sera l'immobilier.
Selon les calculs de l'économiste américain Robert J. Shiller, le prix réel - hors