Analyse aurélien d'aragon
Aurélien est un roman rentrant dans le cycle du Monde Réel, publié en 1944 et écrit par Aragon, un des chefs de file du mouvement surréaliste et profondément marqué par les guerres du XXème. Le personnage éponyme, Aurélien, est un rentier sans activité qui entraine son mal-être et ses illusion morbides dans un Paris mondain où les valeurs semblent toutes dérisoires. Poussé par son entourage, il tombe amoureux de Bérénice Morel, jeune provinciale de passage à Paris. Les deux héros tentent de s’accrocher à l’idée d’un amour s’avérant déjà impossible, avec l’ombre des deux guerres planant sur leurs têtes. Cet extrait, incipit du roman, présente une remémoration de la première rencontre entre Aurélien et Bérénice, racontée dépréciativement à travers les yeux d’Aurélien. LECTURE En quoi cet incipit rompt il avec la tradition littéraire ? Nous étudierons successivement en quoi cet incipit est déroutant, puis les clefs de lecture qu’il fournit néanmoins.
I. Un incipit déroutant
A/ Une narration déconcertante
- Peu de renseignements sur le cadre spatio temporel et sur les circonstances de la rencontre. Pas de psychologie du narrateur sur ses personnages
- Narration ambiguë (récit ou discours ?) car emploi de la troisième personne (narrateur omniscient) et de la première personne du singulier (narrateur interne) + l.10 discours indirect libre A relever
- Style surprenant (désinvolte) et oral (« ça » l.14 ; l.2 ; termes familiers, « chichis » l.27 ; phrases nominales ou inachevées, répétitions (vers, étoffe) -> Impression de négligence
⇒ Impression de pensées mal canalisées, manque de construction et de structure appuient sur le coté surréaliste de l’œuvre
B/ Une anti rencontre amoureuse
- Pas de réelle scène de rencontre
- La fin de la première phrase fait l’effet d’une chute, car prédestination des deux noms. Violence dans le jugement : mot « franchement », champ lexical de la description péjorative.
- Aucune idéalisation de