Analyse comparée de deux nouvelles contemporaines
Une lettre , extrait du recueil Un printemps froid de Danièle Sallenave a été publié en 1983. Ce texte prend la forme d’une lettre et nous permet d’entendre la voix d’une personne âgée, installée en maison de retraite, qui s’adresse à un fils souvent absent mais auquel elle ne fait aucun reproche et se contente de détailler les petits riens qui font son quotidien. Solitude numérique, tiré du recueil Passages d’enfer de Didier Daeninckx, date de 1998 et fait le récit de la dégradation d’un couple à cause de l’intrusion du numérique dans le foyer.
Ces deux nouvelles présentent un cadre réaliste et entendent toutes deux dénoncer un travers de notre société mais elles usent pour cela de formes et de registres très différents.
Ces deux textes offrent plusieurs points communs.
Tout d’abord, ils appartiennent au même genre littéraire, celui de la nouvelle. Ils en présentent les caractéristiques particulières : en effet, ils sont tous les deux d’une extrême brièveté (quoique certaines nouvelles occupent parfois plusieurs dizaines de pages, elles sont généralement courtes). Les personnages y sont peu nombreux ; ainsi, dans Une Lettre, les personnages principaux sont la dame âgée qui écrit et son fils auquel elle s’adresse ; seuls quatre personnages secondaires sont évoqués : la femme et le fils du destinataire de la lettre (Madeleine et Jean-François), une autre « pensionnaire » de la maison de retraite (Mme Christian) et une connaissance (amie ou ancienne voisine : Mme Larue). De même, dans Solitude numérique, le récit se fonde sur le couple Martine-Régis. L’action est resserrée sur un moment crucial de la vie des personnages : la rédaction de la lettre qui concentre le quotidien et la souffrance de la vieille dame ; la dégradation du couple, dont la communication est rompue par l’invasion du numérique et du foot, dans Solitude numérique. Enfin, le cadre