Bain turc
L’espace est suggéré par quelques lignes et quelques surfaces colorées sans que l’on puisse déterminer sa nature : extérieur ou intérieur ? L’artiste ménage l’ambivalence spatiale et affirme la planéité du support. L’espace-plan est rendu sans profondeur : les lignes ne suivent aucune perspective à point de fuite et les couleurs ne se dégradent pas suivant le principe de la perspective atmosphérique. Seuls quelques modelés dans le rendu des carnations et la dimension sculpturale du visage restituent un espace tactile dans cette œuvre.
Le dessin , tracé au pinceau , s’affirme puissamment à travers des lignes épaisses , noires ou bleues. Ici il ne reproduit pas la réalité , mais il la construit. Autrement dit il ne suit pas les courbes réelles du corps et du visage , il les invente en suivant les impulsions gestuelles de l’artiste. Trace du geste de l’artiste , le dessin est fait de lignes courtes et discontinues rappelant ces lignes que le sculpteur obtient quand il commence dégager la figure d’un matériau brut. La discontinuité du dessin traduit également la multiplicité des points de vue de l’artiste sur le modèle , la mobilité du regard sur le sujet perçu : la rupture est majeure avec la