Analyse des qualités illusoires de matamore dans l'illusion comique
Dans les scènes VII, IX et X de l’acte III, le personnage de Matamore est présenté sous un angle différent en comparaison à son comportement antérieur. Lui, qui était considéré comme une redoutable force de la nature, se trouve à être un personnage fort moins courageux qu’il ne laisse l’entendre. En effet, contrairement à ses dires, Matamore est un couard. Celle-ci est illustrée lorsqu’il refuse de combattre son valet Clindor et ce, même pour l’amour de sa «reine», Isabelle. Matamore dit à Clindor «Va, pour la conquérir n’use plus d’artifices, je te la veux donner pour prix de tes services.» (945). Ici, Matamore change radicalement de discours lorsque Clindor lui propose de « [faire] deux coups d’épée au nom de sa beauté.» Le capitan prouve qu’il n’est pas l’homme valeureux qu’estiment tous les rois puisqu’il ne veut pas combattre son valet, qui n’a vraisemblablement aucune expérience d’arme. Lorsque le duo se trouve en présence d’Isabelle à la scène X, le dialogue de Matamore envers celle-ci présente l’abandon de l’amour que portait de capitan, simplement pour ne pas perdre la face contre Clindor : «Ne pensez plus, ma Reine, à l’honneur que ma flamme vous devait faire un jour de vous prendre pour femme : pour quelque occasion j’ai changé de dessein; mais je vous veux donner un homme de ma main.» (953). Pour rehausser l’illusion de ses prouesses, la tirade de la scène VII montre un Matamore mort de peur devant la possibilité que les valets de Géronte puissent le découvrir. L’homme est si apeuré qu’il dit : «Tout le corps me frissonne. […] De deux mille ans et plus je ne tremblai si fort. […] J’ai le corps tout glacé, je ne saurais courir.» (854, 859, 868). La répétition utilisée ici montre une insistance sur la frayeur de Matamore et que contre une poignée d’hommes, il ne peut garder son calme. Cette attitude met en relief l’illusion qu’il s’est créé au