L’exil, l’amour, et la séparation dans la Peste En publiant la peste en 1947, Camus s’inspire des éléments authentiques de l’épidémie qui a fait rage en Algérie en 1941-1942. En même temps, son expérience pendant la guerre où il se sentait « étranger » en métropole, et séparée de sa mère se révèle ici: « la première chose que la peste apporta à nos concitoyens fut l’exil » dans la mesure où les portes de la ville sont fermées, et Oran est coupée du reste du pays, et par la même occasion du monde. Le narrateur décrit d’ailleurs cet exil en ces termes « c’était ce genre d’évidence ou d’appréhensions, en tout cas, qui entretenait chez nos concitoyens le sentiment de leur exil et de leur séparation.» Le thème de l’amour est démontré par la mère de Rieux à son fils aussitôt qu’elle arrive en ville: lorsqu’elle apprend la nouvelle des rats, elle ne s’étonne pas et dit tout simplement: « je suis heureuse de te revoir Bernard, les rats ne peuvent rien contre ça», démontrant ainsi que l’amour d’une mère pour son enfant, malgré la misère humaine, ne changera pas. Aussi, quand les soins de ménage ne l’occupaient plus, s’asseyait-elle sagement sur une chaise dans un coin de la salle à manger pour attendre impatiemment le retour de son fils. Son visage s’éclaire lorsqu’elle voit apparaitre celui-ci, et elle s’inquiète que son fils soit débordé de travail suite aux évènements de la peste. La mère de Rieux constitue, seule une présence apaisante dans la vie du médecin. Rieux qui aime sa femme s’en sépare cependant pour des raisons de santé; elle a la tuberculose et est allée se faire soigner dans une ville voisine. Il trouve que la séparation commence à être longue, et pense qu’il aurait peut-être aidé sa femme à triompher de sa maladie; il pense qu’elle devait se sentir toute seule. Quant à Rambert, qui était venu pour un reportage et s’est retrouvé en exil à cause de la peste, le désir de retourner vers sa «gentille et jolie» amante est tellement poussé qu’il ne