Analyse du poeme recueillement de Charles Baudelaire
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donnemoi la main ; viens par ici, Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Analyse :
Ce poème fait partie du recueil des Fleurs du ma l écrit p ar Charles Baudelaire. La coloration de cet ensemble est globalement triste, mélancolique, traversé par l’évocation des souffrances du poète et par l’idée de la mort. Dans ce sonnet (ben décroche hein), la ville se trouve associée à la douleur et à la mort. Nous allons maintenant parler de ces deux univers pour montrer comment, chez Baudelaire, la ville se construit comme un espace de la perdition.
L’espace de la ville est saisi au crépuscule, dès le deuxième vers du premier quatrain (et pas à trois, hein) : «Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici» La forme du présent montre l’action en train de se produire : le moment où la nuit tombe sur la ville comme le confirme le vers suivant: «Une atmosphère obscure enveloppe la ville». Le crépuscule est le moment de prédilection de la «Douleur» du poète, car le soir est généralement associée à l’idée de repos, de quiétude. Pourtant, selon Baudelaire, le soir n’est pas la promesse d’une paix universelle (particulière peutêtre ^^), puisqu’il apporte aux uns «la paix, aux autres le souci». La ville est donc un espace double dans lequel le poète et sa «Douleur» se retrouvent, dans une attitude de