Analyse du poème "Non" de David Diop
David Diop, né en France d’origine sénégalaise et camerounaise, est un poète engagé qui utilise ses poèmes pour évoquer les souffrances et difficultés rencontrées par les Africains pendant et après la colonisation. Un des poèmes de Diop, “Non!” du recueil Coups de pilon de 1973, est focalisé sur la décolonisation du continent africain et les luttes pour se remettre en pied. En divisant son poème en termes de sujets et thèmes qui, peu à peu se concentre sur un évènement plus précis, il arrive à dénoncer l’absurdité des guerres civiles et à inviter aux Africains à retrouver leurs identités ainsi qu’à suivre leur culture.
Les premières deux strophes soulignent l’importance de ce qui s’est passé pendant la colonisation en Afrique. Diop utilise du parallélisme aux lignes 5, 6, et 7 de la première strophe en disant « Les arbres s’en souviennent/les collines s’en souviennent/les fleuves s’en souviennent » pour montrer que même la Nature « qui semble indifférente à notre sort » (l. 9) ne parvient pas à oublier tous les malheurs vécu pendant la colonisation à cause de leur immense importance. Il nomme la nature comme « celle qui fixe les jalons de l’Histoire » (l. 10) et qui donc « rappelle aux mortels leurs actes oubliés » (l. 11). Dans la deuxième strophe, il nomme des arbres (« manguiers », « rôniers », « cocotiers ») ainsi que des villes (« Bouaflé », « Dimbokro », « Yamoussokro », « Grand-Bassam ») de la Côte D’Ivoire afin que son audience ciblé, des Africains qui ont vécu les malheurs de la colonisation et décolonisation, puisse s’identifier facilement grâce à cette familiarité et donc soit ouvert aux thèmes explorés dans le poème. La culture africaine est très influencée par la nature. En personnifiant cette nature et en disant qu’elle-même « s’en souviendra » (l. 8) des « crimes commis au nom de la Liberté » (l. 19), Diop arrive à toucher le lecteur d’une manière plus profonde dans ces deux premières strophes grâce à cette