Analyse La Petite Fille Qui AImait Trop les Alumettes
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La petite fille qui aimait trop les allumettes ou la métaphore du Québec
Gaétan Soucy
La petite fille qui aimait trop les allumettes
Aurélien Boivin
Troisième roman de Gaétan Soucy, qui a déjà publié L'Immaculée Conception ( J 994) et L'acquittement (1997), La petite fille qui aimait trop les allumettes' été acclamé par ba critique, tant québécoise que française, au moment de sa parution en 1998. Grande vedette du « Printemps du Québec à Paris » (1999), dans le cadre du Salon du livre, l'écrivain, originaire d'un quartier ouvrier de Montréal, a mérité, avec ce roman, le prix du public de La Presse, décerné au Salon du Uvre de Montréal
( 1999), et le prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec ( 1999). Point étonnant qu'un tel succès ait obligé l'éditeur à le réimprimer à quelques reprises et à le rééditer dans la collection Boréal compact, dès février 2000.
DE QUOI S'AGIT-IL ?
Plus près du mythe et du conte, voire de la fable, que du roman proprement dit, La petite fille qui aimait trop les allumettes n'est pas facile à résumer car un bon lecteur ne doit pas se contenter du premier niveau de lecture de cette œuvre, riche et dense, certes, mais aussi d'une grande portée symbolique et métaphorique (voir, plus loin, la portée de l'œuvre).
L'intrigue s'amorce sur la mort du père trouvé pendu, événement qui perturbe l'existence des deux enfants que le défunt a maintenus jusque-là isolés du monde en se contentant de leur dispenser un enseignement qu'il puise essentiellement dans les livres, saints surtout.
Cette disparition est, pour les deux adolescents, une véritable tragédie : « À peine pouvions-nous par nous-mêmes hésiter, exister, avoir peur, souffrir » (p. 13), écrit dans son grimoire, sorte de journal intime, qu'il qualifie à quelques reprises de testament, celui des enfants qui se croit le plus intelligent et qui prend en charge la narration. C'est encore lui qui décide de se