analyse le roman de J.GRACQ un balcon en forêt
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Chapitre I (les chapitres ne sont pas notés, mais Gracq fait plusieurs sauts de ligne pour les délimiter) L’aspirant Grange est en train, il voit la Meuse, il a quitté des paysages tristes et admire celui-ci. Le train est vide et la rivière lui fait penser que c’est un train pour Le domaine d’Arnhem (Edgar Poe). Mais le voyage est ponctué de maisons teigneuses et des petites gares lépreuses. (Description en mouvement du paysage : nature sauvage ≠ « laideur » des gares, habitations et installations militaires) Des soldats attendent sur les quais. Il distinguait également de fraîches casemates et des barbelés. A la gare de Moriarmé, il entend des coups de sirène, mais ce n’était que la sortie d’usine, et non l’annonce d ‘un incendie ou d’un bombardement. Toutes choses dans cette guerre frayaient un peu bizarrement. L’officier de gare lui indique le P.C. du régiment. Le crépuscule d’octobre, partout des façades jaunes suintaient la rumeur soldatesque. A l’ouïe, pensa Grange, si on ferme les yeux quelques secondes, les armées modernes tintinnabulent encore de toutes les armures de la guerre de cent ans. Le poste de commandement régimentaire était, en bordure de la Meuse, un pavillon de meulière banlieusard et triste. Il attend dans une pièce poussiéreuse où cliquetait une machine à écrire. Air lourd de la guerre. Le colonel ressemblait à Moltke. Il y avait une poussée de vie brusque et aiguë dans ce regard, puis vite il se voilait de fatigue, mais une fatigue rusée qui n’était qu’économe. Faucon encapuchonné à la griffe prête. Il donne son ordre de mission, le colonel consulte son dossier, il devait en avoir un à la sécurité militaire. Il l’affecte à la maison forte des Hautes Falizes (il y a dans la phrase un intention secrète). Il y montera le lendemain avec le capitaine Vignaud. Il préfère dîner seul, d'instinct, chaque fois qu'il le pouvait, il gardait son quant à soi et prenait du recul. Il va donc dans un