analyse Narcisse et Goldmund
(1930)
‘’Narcisse et Goldmund’’
Roman de 380 pages
Dans le couvent allemand de Mariabronn, au Moyen Âge, le novice Narcisse, qui se distingue par une intelligence aiguisée qui lui permet de voir la nature profonde des êtres et des choses, par sa culture, sa volonté de parvenir à la sagesse sans faire l’expérience de l'amour, se voit confier l'élève Goldmund que son père destine à l’état monastique pour expier le passé tumultueux d’une mère sensuelle, danseuse déchue. Aimant d’emblée Narcisse, le jeune garçon découvre en lui des «dispositions blâmables». Narcisse se refuse à cet amour, mais s'attache à cet enfant «richement doué dans ses sens et dans son âme, d’une grande puissance affective». Comme il expérimente tout ce qui s'offre à lui, il ne tarde pas à découvrir la femme et commence à rechercher la sensualité, l'amour, mais de loin encore, inconsciemment, dans ses rêves et dans sa dévotion pour la Vierge. Narcisse se donne comme mission de lui faire retrouver l'image maternelle qu’il a oubliée, de la Mère éternelle. Même si Goldmund continue à montrer au monde l'image d'un futur novice, Narcisse sent que sa vocation n'est pas le cloître, qu’il ne peut devenir un ascète, et, provoquant un choc violent, l'incite à trouver sa voie. Modelant «dans la glaise des figures aux parties sexuelles ridiculement grosses», Goldmund pressent alors qu'il sera sculpteur et que son oeuvre sera éternelle. L'opposition entre sa chair et son esprit se faisant de plus en plus douloureuse, il trouve un réconfort dans la nature. Au cours d'une de ses promenades, il rencontre la tzigane Lise, qui l'initie à l'amour.
Il quitte le monastère en traversant la rivière à la nage, et s'engage dans «la voie vers le sens de la vie». Il erre alors dans toute l'Allemagne, affronte la vie dans ses joies et aussi dans ses horreurs, et va de femme en femme : il cherche auprès d’elles l'assouvissement de ses sens et retient d'elles des gestes, des sourires. Mais