Analyse pauca meae, iv - victor hugo
La souffrance de Hugo nous est exprimée par le champs lexical de la souffrance avec « pleurai » et « amèrement », et par celui de la folie: « terrible », l’oxymore « affreux rêve » et l’impression violente que suscite le vers « Je voulais me briser le front sur le pavé » par sa précision crue et ses sons durs. « Je n’y croyais pas », « c’était impossible » évoquent la révolte et le refus de Hugo qui s’obstine à nier l’évidence. Les procédés de répétitions « souffert ma souffrance », « Tout ce que j’éprouvais, l’avez-vous éprouvé ? » et la présence des noms opposés « espérance » et « souffrance » contribuent à développer la tonalité pathétique du texte. On distingue aussi onze points d’exclamations dans ce poème ainsi que des interjection, « oh ! », « non ! », parfois élégiaques (« Hélas ! ») et des phrases lapidaires impératives dans le dernier quatrain qui donnent à la phrase un caractère bref, une certaine violence dans la plainte. Victor Hugo expose sa souffrance et essaye donc de provoquer un sentiment de compassion chez le lecteur.
Par ailleurs, l’impression générale du texte laisse percevoir un désordre mental chez l’auteur qui s’aggrave progressivement pour arriver jusqu’à une folie hallucinatoire introduite par « Il me semblait ». Le style de l’œuvre contribue à cette impression de désordre mental: L’alternance de la narration et du discours direct au vers 3 à 5 et au vers 17 « Silence ! Elle a parlé ! » qui dramatise le texte, l’anaphore « que » des vers 12 à 16 qui alterne refus : « Qu’elle ne pouvait pas m’avoir ainsi quitté », « Que c’était impossible enfin qu’elle fût morte » et hallucination : « Que je l’entendais rire en la chambre à côté », « Et que j’allais la voir entrer par cette porte ». Dans le dernier quatrain, Hugo est convaincu que sa fille Léopoldine est vivante, en témoigne l’usage du présent « elle vient !