L’Amoureuse

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire
Description : poème en vers libre
Deux sizains rimes irrégulières octosyllabes « L’Amoureuse » classé dans « Mourir de ne pas mourir »
Mourir de ne pas mourir est la deuxième section du recueil Capitale de la douleur d’Éluard. Les poèmes présents dans cette section ont été écrits en 1924. Le poème "L'amoureuse" comme l'ensemble des poèmes de la section "Mourir de ne pas mourir" sont des poèmes de brisure du lien amoureux, de solitude et de réflexions sur la fin d'un amour qui l'a dynamisé pendant sept ans pour échapper à sa maladie (Gala). Eluard se livre également, à cette époque à des expériences pour combattre ses échecs sentimentaux, et envisage même à un moment de renoncer d’écrire.
Le poème « l'amoureuse » est le 4ème poème de la section « Mourir de ne pas mourir ».

Analyse : « L’Amoureuse » est un poème consacré à la femme plus particulièrement à Gala la première femme du poète. Dans ce poème Éluard exprime la souffrance qu’il ressent à cause de l’absence et la disparition de Gala.
Il se remémore les moments vécu avec elle et explique qu’il garde en lui une vision obsédante de sa muse, qui l’a poursuit même lorsqu'il ferme les yeux. Il explique ceci à travers la phrase suivante « Elle est debout sur mes paupières » (v.1). Nous constatons aussi qu’Éluard croit se reconnaitre à travers de cette vision notamment lorsqu’il dit « Elle a la couleur de mes yeux » (v.4).
Dans ce poème Éluard prend conscience que Gala est partit et qu’elle est désormais pour lui plus qu’un simple souvenir.
Ce qui est frappant dans ce poème c’est qu’Éluard se rend compte que sa mémoire