Analyse Petit Pays de Gaël Faye
Dans une interview pour Slate, Gaël Faye affirme : « Le rap m’a raconté des histoires, m’a pris par la main, m’a appris la langue française mieux que l’école. Il m’a appris comment la malaxer, jouer avec elle, la faire rebondir sur la musique, comprendre l’argot, décrypter les codes d’un monde auquel je n’appartenais pas ». Comme nous le savons, la culture hip-hop est née dans des situations sociales critiques et dans des espaces urbains stigmatisés. Ici, le rap est utilisé non seulement comme un outil politico-social mais également un moyen de faire face à un problème à l’échelle individuel et extérioriser la douleur. Gaël Faye présente dans son rap les thèmes de l’exil, de l’appartenance et de la recherche d’identité : des thème qui l’obstrue depuis sa naissance. La chanson « Petit Pays » est une parfaite illustration de ces …afficher plus de contenu…
La chanson débute avec le refrain chanté en kirundi : « Petit pays, grand pays, tu as été froissé mais tu n’es pas mort, tu as souffert, mais la souffrance ne t’as pas abattu ». Ce refrain explique la situation difficile du pays dès son indépendance en 1962 quand ont éclaté des conflits entre Hutus et Tutsis et qui se sont poursuivit jusqu'à la guerre civile en 1993 ainsi que le génocide des Tutsi au Rwanda en avril 1994. Gaël Faye fait référence à cette guerre civile et au génocide à plusieurs reprises. Par exemple, il mentionne au troisième vers sa « vie naguère avant la guerre » faisant référence à son exil. Au quatrième vers du deuxième couplet, il explique comment « pendant trois mois, tout l’monde t’a laissé seul » et au douzième vers « laisse-moi pleurer quand arrivera ce maudit mois d’avril » faisant