La situation se déroule dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes qui comporte 80 résidents, 12 d'entre eux sont isolés dans un pavillon pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Il n'y a qu'un personnel infirmier en poste de matin de 6h00 à 14h00 et un autre en poste d'après midi de 13h30 à 21h30. La surveillance de nuit est assurée par un(e) aide-soignant(e),
Je suis un étudiant infirmier de 2ème année et lors de ma 3ème semaine de stage dans ce service, j'accompagne ma collègue infirmière en poste de matin,

Vers 8h00 l'infirmière et moi même procédions à la distribution des médicaments du matin pendant le petit déjeuner dans le réfectoire commun de l'établissement. Lors de celle-ci je vérifiais soigneusement la prescription de chaque résident avant de donner leur traitement à chacun, en faisant cela je remarquais que j'étais deux fois moins rapide que ma collègue.

Un problème s'est posé ; arrivé à Madame P, une dame veuve âgée de 84 ans et atteinte de démence avancée. Je me suis rendus compte que les comprimés qui avaient été préparés et présents dans son pilulier ne correspondaient pas à la prescription de son médecin traitant. Il y avait une erreur car elle devait recevoir un comprimé de potassium (600mg) et non pas un mais quatre avaient été préparés pour elle dans son pilulier ce matin là.
J'ai immédiatement informé l'infirmière qui, après avoir elle-même vérifié, affirma que c'était une erreur et jeta les comprimés excédentaires.
J'étais interpellé par le fait que ma collègue ne soit pas plus étonnée et ne prête pas plus attention que cela au problème. Pour moi il était à ce moment là très important de respecter « les bonnes pratiques professionelles » à la lettre et que ne pas le faire pouvait engendrer de très graves conséquences.
Devant mon interrogation ma collègue m'expliqua que ce type d'incident se produisait quelques fois et qu'elle y remédiait directement sans s'inquiéter d'avantage.
J'ai donc