Analyse sociologique de la consomation
INTRODUCTION
Philippe MOATI Cette table ronde consacrée au thème « sociologie de la consommation et commerce » s’attaque un vaste sujet. Pour l’aborder, je vais commencer par une anecdote. Dans le cadre de mes activités au CREDOC, avec Robert ROCHEFORT, nous avons animé un séminaire de réflexion avec des responsables d'hyper et de super. Nous avions débuté la séance en demandant aux participants d'écrire sur une feuille de papier anonyme les mots et les qualificatifs qui leur venaient à l'esprit lorsqu'on leur parlait de leurs clients. Quelques thèmes se dégageaient nettement de leurs réponses. Le plus important montrait la difficulté à saisir les clients. On y trouvait les termes suivants : « incompréhensibles », « infidèles », « compliqués », « exigeants », etc. Que révèle cette anecdote? Que manifestement le comportement du consommateur a changé. Je crois que la prise de conscience de ce changement est intervenue au début des années 90 lorsqu'on a parlé de « déconsommation » et de la « crise de la société de consommation » (ce qui était certainement une erreur). Il y a eu, à cette époque, manifestement une rupture, et les distributeurs se sont trouvés aux premières loges pour le constater. Depuis 1997, la consommation a repris ; tout pourrait aller pour le mieux. Mais, malgré cela et même si les volumes d’achats ont augmenté, on ne comprend toujours pas mieux ou pas beaucoup mieux la