Analyse "sur les cannibales" montaigne
Problématique: Montrez que Montaigne trace un portrait nuancé des "cannibales".
Introduction: La fin du XVIème siècle voit paraître un ouvrage qui va s'imposer comme un des chefs d'œuvres de la littérature et de la philosophie, les Essais de Montaigne. Œuvre novatrice et engagée, testament du dernier des humanistes de la Renaissance, les Essais sont le fruit d'une réflexion sur la condition humaine alimentée notamment par une curiosité insatiable pour l'être humain. Ainsi la rencontre que fait Montaigne des "cannibales" du Brésil, à Rouen en 1562, est-elle l'occasion.
Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre XXXI du Livre I des Essais, intitulé "Sur les Cannibales". Récit d'une rencontre qui donne naissance à une réflexion, il est caractéristique des Essais en ceci que nous sommes invités par l'auteur à méditer sur la barbarie de ces "cannibales" et à nous interroger sur le portrait nuancé qu'il en trace.
Dans un premier temps, nous verrons que Montaigne admet l'aspect "horrible" du cannibalisme, avant de suggérer que ces cannibales sont un peuple malgré tout civilisé, même si c'est "autrement"; ce jugement nuancé lui est enfin inspiré par les doutes que font naître en lui les bouleversements du siècle.
Plan:
I- Le cannibalisme = un acte "horrible" a. Les "sauvages" du Brésil pratiquent l'anthropophagie
- Ils tuent et mangent leurs prisonniers de guerre au cours d'un rituel très codifié
- Ils considèrent cet acte comme une vengeance à l'égard d'un ennemi héréditaire
- Ils ont adopté d'ailleurs les pratiques des Portugais pour que cette "vengeance" ait plus de poids b. Pour Montaigne, cela mérite d'être qualifié "d'horreur barbare"
- Même s'il relativise l'effroi que nous inspire l'anthropophagie en citant des sources antiques
- La condamnation de cet acte est claire: "je ne suis pas fâché que…"
Cependant: il faut considérer cet acte à la