Analyse survenant
Didace Beauchemin, le chef de la famille, vient de perdre sa femme. Il vit avec son fils Amable-Didace et sa bru Alphonsine, qui assure maintenant le rôle de femme de maison, non sans être critiqué. Didace n'éprouve plus le bonheur d'autrefois de rentrer à la maison après qu'il se soit tué à l'ouvrage. « Depuis la mort de Mathilde, sa femme, non seulement Didace recherchait les occasions de s'éloigner de la maison, mais la fuyait, comme si le sol lui eût brulé les pieds, comme si les choses familières […] s'y fussent ternies et n'eussent plus porté leur valeur. » Dès son arrivé, le Survenant amène un vent de fraîcheur dans la famille Beauchemin. Le patriarche éprouve rapidement de l'admiration pour l'homme dans lequel il se mire. «Il a tout pour lui. Il est pareil à moi: fort, travaillant, adroit de ses mains, capable de connaître la raison de chaque chose.»(p.158) Il s'identifie d'avantage à cet inconnu, qu'à son propre fils qu'il considère comme étant paresseux. Selon Didace, Aimable « ne serait jamais un vrai Beauchemin. »(p.19) Depuis son arrivé, Survenant entreprend les travaux difficiles qu'avaient négligé Didace depuis la mort de Mathilde. Son acharnement au travail impressionne les gens de la communauté, qui de plus en plus « commençaient à regretter qu'il n'eût