Analyse texte philosophie C.Jourdan
Dans la ligne des libéraux anglais du XIXe siècle [1], Ogien plaide pour « l'éthique minimale », pensée postiche qui tient en un axiome : l'idée qu'on se fait de l'Homme doit être réservée à la sphère privée, l'Etat ne devant que refléter la diversité des opinions. Cette idée simplette veut empêcher l'Etat de définir le bien commun et de le servir (en posant des limites aux intérêts particuliers).
Ainsi, Ogien refuse que l'on conteste le principe de la soi-disant « gestation pour autrui » (GPA) : c'est-à-dire le com-merce des ventres.
D'où l'échange, assez vif, entre lui et ses deux interlocuteurs.
Pour Ogien, chacun a « la libre disposition de soi-même dans la mesure où on ne cause pas de tort aux autres ». (Pour faire bénéficier de cet axiome le business des mères porteuses, il s'abstient d'envisager le tort causé aux enfants nés sous GPA). Selon lui, le droit ne doit refléter que les pulsions des individus : ce qui équivaut à rejeter les valeurs permanentes, autrement dit la civilisation.
Agacinski lui répond : « Vous êtes étranger au rôle civilisateur de la loi et à l'expérience éthique ; vous ne tenez pas compte du pouvoir économique sur l'individu ; vous croyez que si celui-ci "consent", il ne peut faire de mal ni s'en faire à lui-même. C'est ingénu ! Par exemple : dans le cas d'une vente d'organes, vous direz que c'est un choix individuel normal ; on pourra vous objecter que c'est contraire à la dignité humaine... »
A cela Ogien riposte, en bonne logique libérale, que les notions de « dignité » et d' « humain » sont trop vagues, et qu'il est tout aussi « humain » de « respecter le choix d'une personne ». Agacinski : « Vous ne voyez pas que quelqu'un peut consentir à un traitement dégradant ? ». Ogien biaise : « Je ne vais pas