Analyse d'autoportrait van gogh
VINCENT VAN GOGH, 1889
Musée d’Orsay
Cet autoportrait fut réalisé par Vincent Van Gogh durant la période décrite comme « la plus féconde de sa carrière ». Il réalise son premier autoportrait en 1886 et en suivront trente-quatre autres. Celui présenté ici fut créé à la fin de sa carrière, en 1889, à Saint-Rémy-de-Provence dans le midi, lors de son internement dans un asile psychiatrique alors qu‘il était poursuivi par des envies de suicide. C’est dans cette période de renouveau et une envie de découvrir sa véritable identité qu’il va peindre cet autoportrait. Semblable aux autres, le regard est fixe, mais de nombreuses modifications se sont opérées : cette période de sa vie est caractérisée, sur ses autoportraits comme sur les peintures de paysages qu’il fera depuis sa chambre, par de nombreuses spirales et remous. Cela donne une note plus personnelle à ses œuvres, traduite par un dessin souple et une matière picturale très dense, aux couleurs saturées. Cet autoportrait de 1889 est le seul, parmi tous les autres, qu'il ait récupéré chez son frère Théo à Paris, avant de louer une chambre à Auvers-Sur-Oise pour le montrer et le donner, en signe de gratitude, au docteur Gachet dont il est sous la surveillance, ami de Paul Cézanne et des peintres impressionnistes, et lui-même peintre amateur.
Comme Rembrandt, Van Gogh a besoin de regarder son propre visage dans un miroir pour le reproduire en peinture. Dans cet autoportrait de 1889, Vincent se montre moins tragique que dans les précédents. Il l'envie aussitôt à son frère avec ce petit mot : « Ma physionomie est calmée, quoique le regard soit vague davantage qu'auparavant ». Dans tous ses autoportraits, il a le visage légèrement tourné vers la gauche, de trois quarts, comme s'il voulait cacher une oreille (hormis l’Autoportrait à l’Oreille Bandée). S'il n'y a pas de trace d'angoisse dans ce portrait, on sent néanmoins l’artiste